samedi 31 janvier 2015

Ramifications numériques dans l'ombre du monde, Sur une photo de MC Grimard



Droite. Gauche.
Embranchements binaires. Ramifications numériques irruptives. Armatures, dures, hirsutes, hérissons. Lecture-rayure d'un miroir horizon.

Ou l'un ou l'autre.
Ni l'un ni l'autre.
Il faut choisir son chemin.

Mais voilà le vent,
Défile-nuages.
Saute-mouton.
Frise-vagues.

Et juste derrière.
Tapi dans les pliures du monde.
Le bruissement. Sans cesse.
Sur le roc dur. De la barrière-corail. En sa matière brute. Floutant le souvenir.
Glissant hors des branches mortes-quadrillage.

Effluves. Embruns. Odeurs animales. Etoiles desséchées. Crissant dans le sable. Crépitements-Soie. Palourdes salées. Enfouies. Dans les fissures de la mer.

Et de leur eau.
Lourde, si lourde,
S'écoule l'ombre du monde.






mercredi 28 janvier 2015

Facettes abeille d'un regard industrieux, Sur une photo de Dominique Hasselmann





Carrés, rectangles, lignes.
Tous les matins.
Les balcons s’y mirent. Et les histoires dégringolent les étages.
Immeuble-Pérec.
Perdant dans les escaliers.
Une signature au devant.
Croix du X. Rouge fragile. Dans son panneau vacillant.
Face au regard passant.
Sur son radeau du temps.

Débris-miettes- fragments.

Facettes abeille d'un regard industrieux.
Vigile.







Sur une photo de Dominique Hasselmann

lundi 26 janvier 2015

La ballade de la licorne, sur des photos de Jan Doets

Ailes dans le ciel. Flottant en-deçà des nuages lumière.
C’est une licorne. Lançant son vol-crépuscule. Dans son habit blanc-soie de Siam. De son toit disparu. Elle scrute le ciel, les bâtisses et puis leurs lettres. Tapie sur l’envers du monde. Prenant le temps à rebrousse-écaille. En des langues qui s’étiolent. Pâles éclats de nacre. Morsures-pensées. Sur les images du présent.
C’est une licorne. Ebréchée. Mais le vide de sa corne-fumée. Pénètre des ogives étranges. Sourcils  froncés. Regard perçant. Elle expulse. Chants, encens, exigences, astringences. Tous périmés. Dépassés. Butant contre des murs qui n’existent plus.
C’est une licorne. Posée là. Le temps de lisser ses plumes. Au-delà des brouhahas de la vie. Laissant s’éloigner. Coqs de Siam, carpes épineuses et leurs mirages de lunes. Le temps est passé.

Mais le monde résonne toujours de sa musique de pierre.






Sur des photos de Jan Doets







samedi 24 janvier 2015

Sur une photo de Bona Mangangu




C’est une lumière qui capture le regard. Eblouissante. Sidérante. Pointue. Aveugle-rétine. Et puis son grain apparaît. Il raconte les ombres, les formes et les reliefs. Tout en rondeurs. Parfois en éclairs. Hirsute, dans ses tâches de craie. Ourlant ses voisines dures. Feldspath. Que détaille le regard studieux… Mais nul ne sait.
C’est un blanc tacheté. Ombre devant. Il accommode ce qui échappe au loin. Et voilà qu’une histoire apparaît. Cosmopolite lumière. Déracinant le regard de ses attaches familières.
Mais là-bas, n’est-ce pas lui encore, en ces stries de rosée ? Traînant dans ses pinceaux, ses seaux de garance. Tendresse oubliée. Mélangée. Transformée. Souffle devenu. Et puis disparu. Car il n’y en a jamais eu.
C’est une trouée de ciel. Infime. Lacune de blanc infini. Transparent. Vide. Réserve aux mille couleurs. Attendant ses larmes de mousson.
Soudain. Le regard s’arrête. Mousse. Matière. Aspérités. Des traînées étranges racontent une autre romance. En harmoniques-clarté. Que les langues de la matière conjuguent.
C’est un fantasme de roche. Polymorphe. Hospitalier.
Fait de lumières. Et d’ombres feutrées.
C’est une histoire susurrée à l’ombre des rochers.
Elle tourne dans le vent.
Cris de mouettes.
Encore.




Photo de Bona Mangangu.