dimanche 12 juillet 2015

Moi, laminaire


J'ai voulu laver mon âme
En levant ce regard d'algue


Qui flotte et qui danse
Au rythme du ressac.


Deux mots ont alors monté en moi,
Mots valises pris dans les vagues 
Moi laminaire 
J'ai alors fait corps à l'eau
Oui, à l'heure de la marée


L'eau a monté, monté, bruissante, heurte rocs, fracas de fortune. Les mots ont tournoyé.
Laminaire, fucus, laitue, nori et baudrier de Neptune,
Tous sont venus danser dans le vent du large
Sel, iode, aigue marine, céladon, vert de hooker, j'ai un faible pour toi...


Mon regard les a suivis parmi les pierres,
Et dans la houle
Je me suis perdue
Moi laminaire
Indissociable désormais
Césaire vous a rendues pour toujours métissées
 Vous faisant soeurs des coquelicots Giverny, à jamais tournesols d'Arles
Engloutis dans la mémoire
Pour toujours
Dès que le regard vous caresse


L'eau est montée
"Encore, encore, encore..."
A susurré l'algue
Dans l'ombre de la pierre 
Elle a ramassé ses cheveux épars
Et...


-"Arrête donc, tu vas me rendre folle, à parler cette langue de lagune ! A saute-mouton, à force de permuter de place, les mots vont se percuter, c'est sûr ! Et le sens, que fais-tu du sens ?"
-" Ciel, mon mardi !"
-"Que racontes - tu donc ?"   
-"Ne t'en fais pas, je ne fais qu'habiller les grelots de la marée qui monte. Et dans leur pouls et leur souffle de lune. J'entends la ronde des mots en leur infortune."

Danse laminaire
Face au roc de la mer






4 commentaires:

  1. petit bijou, là, avant que j'empoigne couffin pour tenter de passer avant le cagna

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  2. merci brigitte ! un peu de fraîcheur dans le couffin alors pour la journée

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  3. Merci pour ce beau texte et pour ces mots joliment accolés "moi laminaire", et tutti quanti.
    Je suis la propriétaire du chien "la tendresse" rencontré à la terrasse de la place Ruzebouc... Et merci pour la photo, notre fille en est toute fière! Au plaisir de vous recroiser au hasard d'un poème. Ai bien noté la référence du "Traité de l'Incertitude" De qui déjà?... Bonne journée!

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  4. de Benito Pellegrin, un très beau texte. Au plaisir

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