mardi 31 mai 2016

Le tremblement du temps




"Quelques-uns des plus beaux tableaux viennent de la vieillesse des peintres, et nous en aimons le tremblement. Nous aimons aussi la craquelure de la toile, l’érosion des pierres, et nous retrouvons dans l’esquisse les mêmes trajets. L’art, pour nous, est chose passée. C’est l’haleine du temps qui témoigne de la vie d’une œuvre, la séparant du pastiche ou du faux. Tels sont, entre l’art et le temps, les signes d’une connivence qui justifie que j’écrive : « Je ne parle pas, on ne me parle que dans l’insomnie du temps. » N’est-ce pas tomber dans les mystifications de la culture, de la conscience, du sens ? Il faudrait, pour cela, que le sens soit univoque et saisissable, et la page tournée. L’art existe, demeure dans son histoire pour la même raison qui fait que l’œuvre est toujours devant nous. Exercice d’un désir qui ne manque pas d’objets, mais qui manque chaque fois son objet, pour se retourner trop tard, se détourner trop tôt. C’est pour cela que je peux à la fois me souvenir et vivre, être mémoire et innocence, marcher au pas du temps, ne cessant de traverser l’espace de réminiscence et de mirage où le sens brille et recule. (G.P.)"

Gaetan Picon . Admirable tremblement du temps, Ed L'Atelier contemporain, 2015. 












Blanc mouette



Le long du sentier

Une houle de mouettes















Tous ont opiné à leur passage








vendredi 27 mai 2016

Blanc brume



J'ai rencontré ce matin mon amie la brume. Dans son matin oscillant, un monde d'effluves est arrivé. Mais qu'était-ce donc ?

Je ne parle ni le canard ni l'iris sauvage.





dimanche 22 mai 2016

Façons du monde



 
 
C'était un pont en forme de serrure.  Je me demandais quelle porte il pouvait ouvrir. Des images et des mots sont venus le tutoyer. Je les ais vus si emprunts des façons du monde que j'ai voulu en effacer les vêtures et cueillir seulement... mais quoi donc.
Il n'est resté qu'un bruit, un cri de huppe faciée m'a-t-on dit, roucoulement ombré qui mimait la chouette en plein jour.

Façons du monde, effaçons de choses.


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


lundi 16 mai 2016

Ephémères

 
 
 
 


Epanouies depuis un jour déjà.

Soleil ensanglanté de rose rouge, devenue chagrin au zénith de midi.

Tu as attendu la rosée du soir.

Alors peut-être, encore une fois,
une seule fois peut-être...
























dimanche 15 mai 2016

Blanc nuage 6







Chantilly nuages, j'ai imaginé je ne sais pourquoi le mont Fuji derrière vous. Sfumato de brume, bleu Hiroshige, vous êtes devenus la toile de mes nuits. Il s'y étire les derniers rêves d'un jour devenu rétif aux promenades solaires.
 
Avec la plume des branchages encore vert naissant, dans son ciel printemps, un monde d'histoires futures s'est écrit, toutes  entrelac d'un temps d'herbacées folles, lavandières des pensées mortes de la nuit.










 

samedi 14 mai 2016

Blanc d'eau 5








Elles ont penché la tête 
 Et guetté les grenouilles
Le jour durant

Loin du brouhaha des hommes 










mercredi 11 mai 2016

Blanc pomme 4




 
 
Vous étiez là proches voisines

Promesses de pommes 
 
Je vous croyais au Bois d'Amour

 

 





 




mardi 10 mai 2016

Blanc nuit 3




Clapotis à la surface de l'eau
Envolé aux cris des mouettes
Quelle langue parlait-il donc ?

Il racontait des histoires
De soleil couchant
Réverbère de nuit

Des rumeurs salées
Restées désirs
Dans la paume des algues


 
 

 

vendredi 6 mai 2016

Blanc coquille 2





 
 
 
 
 


 




Blanc coquille s'effritant au soleil
Blanc sable soulevé par le vent
Blanc mouette emporté dans les nuages

Océaniques jouissances

Voyages transversants




mercredi 4 mai 2016