dimanche 31 juillet 2016

Eclats




Il y eut non pas la lumière. Mais seulement des éclats. Irruptifs, furtifs, çà et là. Entre deux cris. Trouant le soir. C'était Loire et son bar à boire et ses canoés sous le pont. Sous un ciel d'orage. Eté miroitant. Repos mouettes.  Chemins  de traverse. Débarrassé de l'ordinaire des mots. Pause lalangue. Le ciel écrit sa lumière du soir.















jeudi 28 juillet 2016

Le temps est dur








Et le fracas des vagues contre la promenade atlantide. S'y sont creusés des tunnels qui engouffrent les songes. Ecume seule à la surface de l'eau. Elle a pourtant laissé sa brume de moires. Croyances flottantes que nul n'a reconnues. Ils ont continué à les chérir. Ils ont construit leurs derniers remparts. Malgré le ressac qui sans cesse les dissout. Mots dérisoires effrités, principes élimés, dictats et injonctions sociales, tous fracassés sur le roc dur du temps. Aucune leçon de l'histoire. Mais c'est vrai, ceux qui auraient pu en tirer les leçons sont déjà partis. Abîme du temps. Et puis même en auraient-ils tiré quelque leçon ?  "Nous sommes tous des somnambules" disait-il...

mardi 26 juillet 2016

"Le temps s'écoule sans moi"


"Le temps s'écoule sans moi"
" Le temps s'est arrêté en moi."
Avait-il dit...
Comme un éclair aigu sur la ligne de crête.

"Je voudrais tant lui donner la vie des fleurs vivaces qui sans cesse se resèment.
Avait-elle dit...
Images de la mémoire ... fictions de la présence. Refermant la fulgurance mais pansant la déchirure.

















lundi 25 juillet 2016

Escale








Il s'est arrêté là, une nuit, au milieu des grenouilles et des mouettes. La lumière a tourné. Le soleil est venu au matin. Il s'est éloigné sans que je ne le sache, avant midi. Je ne l'ai plus revu. Et n'ai pu rêver seulement qu'à ses escales futures.







dimanche 24 juillet 2016

remous 3








La mémoire qui enrobe les pierres, en ses vagues écumes, inlassables de mots et puis de vents, de sensations et d'impressions. Ecrans, mensonges, tablettes miroirs, elle tourne, enveloppe sonore, réfléchit sur les écailles poissons et tisse, licière du monde langues. Elle rafraîchit les mots et leur donne leur nouveau destin dans la matière d'un dire sous-marin.

A la surface, images familières, mots consommables sans prétention aucune. A mi-chemin, discours apéritifs de la vie, sombre et bruissante des algues mémoire. Elles tournent, oublis, effacements, strates décantées, déconstruction, roches atlantides ressurgies en leurs frissons de sel.








samedi 23 juillet 2016

notes de lecture

Le but de tout commentaire artistique devrait être désormais de rendre l’œuvre d’art – et, par analogie, notre propre expérience – plus réelle à nos yeux et non pas de la déréaliser. Montrer comment l’objet est ce qu’il est ou même simplement qu’il est ce qu’il est, bien plutôt que de faire apparaître ce qu’il peut signifier, voilà le véritable rôle de la critique.

Susan Sontag, « Contre l’interprétation », 1964

jeudi 21 juillet 2016

Obliques





Attendues dès le vent annoncé, obliques aujourd'hui, chaque jour différentes, elles essaiment leurs rayons par delà les choses. Fraîcheur du moment en sa jeunesse renouvelée.

mardi 19 juillet 2016

verticales













Sous la lumière estompes, estampes éphémères, le temps décline le soir. La vie en son éternité chaque jour renouvelée.







lundi 18 juillet 2016

remous 2








Je me suis rapprochée du bord, pour humer le sel des algues. Comment vivre ici en étant poisson ? La vie malmène parfois la vie. Fracas, débris, fossiles marins, tous entremêlés, métissés de vent et de vagues. Bercement ressac dans ta besace de moments glanés au jour.





Blancs fantômes











Je les croyais disparus en cette chaleur d'été, si blancs, si frais, couleur tôt matin, fantômes corolles, compagnons retrouvés au retour d'une marche. Mais la lumière, connivence fragile, a effacé leur ombres troubles. Est revenue leur forme familière. Pétales seulement.

dimanche 17 juillet 2016

eau dormante


C'est une mémoire de village avec son eau dormante, brassant ses feuilles. Poissons peut-être en une autre vie. Transmutations.









Remous










Incessantes vagues, tu n'en habites qu'une seule, comment la discerner dans cette immensité, fête écume, brouhaha tonnerre, frissons frileux, rochers émiettés. 
Vague parmi les vagues, sans particularité aucune, universelle seulement, de cette seule perception, chemin d'une vie.









samedi 16 juillet 2016

quand passe le matin



Quand passe le matin
Lumière à la cursive légère

Brins d'herbe folle
Riens du monde








vendredi 15 juillet 2016

reflets


Monde à l'envers, reflets, reflets, tout bouge.
Une vie de l'autre côté du miroir
Pas même tranquille
Par ces temps ensanglantés
Si troubles...



jeudi 14 juillet 2016

lumière soir



Ravauder le temps avec son livre d'images, voyager où tombe la lumière, brisures nuages, cueillette au vol, arasée furtive, éblouissements de vagues, oiseaux de nuit.

C'était...





Verts



Dans un verre d'eau, un peu de jaune, cadmium peut-être, une noix de bleu Hiroshige, celui nommé Berlin, un zeste de blanc et un doigt de lumière, mélanger le tout.

Mousses, algues ou reflets pierre, eau salée ou eau douce, mais personne ne sait. C'était à l'estran, côté regard soyeux.

Pour apaiser l'âme, la sieste et le soleil encore frais de vent.







mercredi 13 juillet 2016

En attendant...


Quand s'espère le temps, l'été feuillette ses anciens livres d'images. Par les yeux, seulement par les yeux, l'écume emporte les sons du jour, fracas discorde de vent. Ils se sont ligués pour éteindre la fatigue montante. Se doucher de sons, d'odeurs et de vagues. C'était du basalte mais où était-ce donc ? Retour sur océan, en attendant... un prochain ressac bleu. Océan et nuages confondus.




lundi 11 juillet 2016

clous, ardoises et chaux











Ils  sont blancs, bleus ou rosés. On les aime parfois tant à vouloir devenir fourmi courant le long de leurs tiges. Et le don le plus précieux que la nature leur a fait est sans doute de pouvoir changer ainsi de couleur. Additionner un peu de clou rouillé, de bouts d'ardoise ou encore de chaux...

Petite sorcellerie pour pétales fragiles embuées de brume. C'est ce qui se dit et ce qui se fait. Je ne voudrais cependant pas trop en rajouter de peur de faire d'une terre légère une fable par trop verbeuse.