lundi 31 juillet 2017

les chemins familiers







je ne suis pas triste avait-il dit c'est étrange à un moment donné ma vue ne voyait plus mon oreille n'entendait plus comme lorsqu'on s'endort et que les perceptions vous quittent une à une pour sentir seulement le serrement de la main d'une présence familière avec le sentiment que la vie de soi animal s'en allait mais le chemin  qui l'anime toujours vivant temps de passage des petites fins d'une fin de vie non je ne suis pas triste seulement surpris par cette nouvelle expérience que je n'avais jamais vécue serait-cela une fin de vie où seul compte le chemin sans ponctuation aucune sans but aucun il n'est que le sot qui regarde le bout du doigt qui désigne la lune ne sois pas triste je ne le suis pas je suis seulement content que tu marches sur mes chemins familiers elle avait raconté cela le ton de sa voix avait changé au cours des mots elle pensait seulement en être détachée car sa vie suivait un chemin  parallèle mais ses mots l'avaient ramenée à ce temps où s'était installé l'oubli Au milieu du chemin de notre vie Je me trouvais dans une forêt obscure D'où la voie droite avait disparu avait écrit Dante dans la Divine Comédie











8 commentaires:

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    1. aimer ces chemins familiers mais n'est-ce aussi un chemin bien familier que cette route là avec ce sentiment d'étrangeté et de nouveauté car l'emprunter pour la première fois réveil sans doute à du nouveau jusqu'au bout c'est une étrange surprise j'ai pensé aussi au moment de la naissance ou peut-être arrive ce même sentiment avant l'oubli dans ce petit tour qui commence et puis s'en va sur les chemins ...

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  2. Pour moi, ici, Huê, tout est "sylvestre" là ou les chemins de forêt ouvrent aux rencontres, de fleurs qui font signe comme sur la première photo ou de fouillis, ou de chaos dont la "voie droite a disparu" comme dans l'évocation de Dante.Ces lignes sont aussi d'oubli des "directions" dans un heureux foisonnement des voûtes offrant au regard des orientations incertaines et hésitantes comme sur la seconde photo...S'y perdre et demeurer "assis dans l'oubli", sorte de pénombre sensorielle comme d'avant sommeil... La poésie, ici, enchante la pensée, lui offre des voies au-delà de nos "pauvres mots" comme vous disiez ailleurs. Très belle journée, chère Huê.

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    1. ce que vous dites rend l'assise ... et non l'attente fraiche et présente dans le ici et maintenant alors que l'attente fait encore déshabiter le présent en se projetant encore et encore
      merci Noëlle ! à vous aussi

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    2. L'attente, une promesse...L'assise, un "être là", peut-être dans le LA d'un accord?

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  3. Très beau. Je dirais : au-delà d'être familiers quand les chemins deviennent nouveaux. Ou, en regardant les photos : quand on ne voit plus que la lumière.
    (puis en lisant ta réponse ci-dessus je vois que oui, tu y pensais).

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  4. dissiperait-elle l'angoisse ?
    merci de ton passage

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    1. Non, la lumière ne peut pas dissiper l'angoisse, comme d'ailleurs il apparaît bien dans "floc" que je viens de découvrir.

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