lundi 26 août 2013

dans un pli de l'âme

L'âme a des plis. J'ai soulevé ce matin là, un de ses plis, pris encore dans la rosée de l'herbe.


Tu étais assis là depuis quelques décennies. Bienheureux qui te loves ainsi dans cette bulle du temps. Méditatif depuis si longtemps. Méditations fraîches à l'abri du soleil.Je serais restée, une éternité, là, dans ce pli du temps. Pour converser avec ton regard de pierre. Tu me souris. Toujours. Et dans ton regard, gîte la douce pulsation de la mémoire. Elle bat comme un cœur chaud et obscur. D'elle, se déverse, goutte à goutte, une vie, un temps, un espace. Une question, comme en suspens. Préservée de coupures, chaude de sensations, vibrante de tonalités. Étonnement. Incertitude. Sans réponse. C'est au-delà d'une musique de la mémoire. C'est une conversation dont on aurait oublié les mots. Mais dont il reste l'essentiel. Dans l'antre du silence. Et les tons mélodiques qui grondent dans ta gorge, racontent des postures de la vie, enracinées dans les plis de l'âme. Vivante, lancinante, envoûtante, percutante, forest song, qui se balance d'arbre en arbre. Tu ne m'avais jamais quittée. L'âme a seulement des plis. A soulever. A accueillir. A écouter. Il y a un gong au loin. C'est une humanité faite d'herbes et de forêts.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire