mardi 26 août 2014

" Le ressac BLABLA"

"J'étais Hamlet. Je me tenais sur le rivage et je parlais avec le ressac BLABLA, dans le dos les ruines de l'Europe."


Heine Muller. Hamlet Machine




jeudi 7 août 2014

Numericon : eυρηκα or not eυρηκα ?


1

2


Si ceci n’est pas une pipe, ceci est la mémoire-éclaboussure du temps. Monstration-sang. Affleurant. Eructant. Magmas intérieurs. Nulle démonstration. Seulement, présence. Foison-moissons. Eclatées sur la tempe. Altérités aux doux regards clos. Immobiles. Oublis. Indolores. Entre pomme et orage dans son verre d'eau.

Porte nouvelle, certes. Mais mémoire toujours, depuis que le monde est monde. Suintant à la surface de son bloc d'histoires. Empreintes magiques.

                                     La main sur le livre, dessin de Rene Magritte (1898-1967, Belgium)3


Si ceci n’est ni une main, ni un livre,
Livre, ne véhicules-tu pas ton cortège d’habitudes ? Pierres, papyrus, rouleaux, feuillets, livres, pêle-mêle, tu étales tes trésors. Odeurs, touchers, couleurs, lignes et formes. Et puis ta tranche, et puis ton dos, et puis tes fils, et encore tes trames emmêlées, vies invisibles aux destins dessications. Familières.

Mais quid de ces nouveaux objets non identifiés ?
Ils ignorent tout de ce qui te déterminait. Et ton vieux nom de livre dont on les affuble, manipule le regard qu'on porte sur eux. Alors qu'ils en rajoutent, et des films, et des photos et des sons. Convoquant et le regard et la lecture, et les sons et l’écoute. Et de l'odeur ou du toucher peut-être un jour.

Atopies, apories, épiphanies.

Nuages enfermés, traversant des portes sans frontières.

    4
                           
Nouveaux objets non identifiés,

Ne faudrait-il pas trouver un nouveau vocable pour vous nommer ?

Numericon !

eυρηκα or not eυρηκα ?

:-) 




PS : Si quelqu'un a d'autres idées ?



1.Ceci n'est pas une pipe, Magritte
2.La mémoire, Magritte
3.La main sur le livre, Magritte
4.La victoire, Magritte



mercredi 6 août 2014

Numérique : virtuel ou réel ?

Des mots, des noms, de simples phonèmes, tous sur le fleuve : Giulietta, Gravier, Champrosay. Champ rosé roulant ses graviers de pierraille dans la vigne des annnées. Câu ông Lanh, quân tu, nha xec, et voilà une fête des lanternes où un poisson de papier a brûlé, renversé par le vent. Ce sont des moments qui n'ont jamais existé, si ce n'est dans les méandres du temps. Réelles virtualités qui  font soudain entendre l'eau lourde de la vie.




Et nous avons parlé de ces fragments qui évoquent ce qu'ont écrit déjà tant d'autres, et parfois en tellement plus aboutis. Et puis aussi de ce travail qui pousse ses linéaments, au jour le jour, amenant son limon d'humanité-hésitation. Ecritures. Empans.



Et puis il y a ceux, pétris de cette matière impalpable, neuve parfois, pas toujours cependant. Façonnage numérique. Nouvel artefact. Sable dans les yeux qui scillent. Le monde est flou. Mais son noyau est dur. Toujours. Là. Et il aura fallu une vie pour en lever les squames.

Pas de réponse. Univoque. Totalitaire. Là non plus. Opportunité seulement, de la lettre en ses transits temporaires. Hic et nunc.

Fenêtres numériques

Espérances.

Peut-être.




J'ai pensé alors à toutes ces rencontres depuis un an. Blogs et blogueurs et blogueuses, amis venus du nuage. Liens nouveaux faits de présence-absence. Ne voulant les liens d'une réalité en deux dimensions. Et chacun cherche. Sur les strates des mots, images, représentations, toutes parsemées. Moments-rencontres-trouvailles qui n'ont jamais existé, si ce n'est sur la  toile des errances-arcanes.

Tu étais là derrière moi dans la voiture. Je ne me suis pas retournée. Car ta voix venait pourtant de l'autre côté de la terre. Hier encore. Comment se fait-il que je l'entendais à présent derrière moi, me parler de mille choses. Pierrailles, limon, fraîcheur de l'été, moiteur des tropiques, tous entremêlés. 

Virtualité du numérique. Ici, là-bas, nulle part et pourtant bien là. 
Avec ses consentements, ses contractions, ses effacements, ses chemins d'images, de sons, de films, et dans les lignes, les mots défilent. J'ai pensé à ces faussaires qui patchworkent l'existence, pêle-mêlent tableaux-photos-époques. Le monde est flou, il est vrai.

Matière sous mes yeux. Mes doigts l'effleurent, et elle vient maintenant, se loger jusque dans mes oreilles. Lichens de moments-pierre. Eternité. Dure. Friable. Ex-time, résolument, certainement.




Formes aux
Virtualités soudain réelles. 
Matière numérique quand tu nous tiens...




Et j'ai vu mes os apparaitre sous le voile des mots. Suaire prenant le large du monde des choses. La vie en été, voit l'automne encore lointain. Sourde. Au fracas du devenir sur la matière.









C'est un moment partagé qui n'a jamais existé, numérique, virtuel, réel ?

Bon voyage, Anh_Mat !