samedi 31 octobre 2015

Soif de bleu






Tu le savais, ils sont partis le long du fleuve
Avec cette soif de bleu aggrippé au ciel et à l'eau



C'est un bleu qui frémit sienne sans le dire à personne


Il s'abrite dans la rive ébréchée
Qui brise 
Ses berges de couleurs


Rouge, or, roux, feuilles froissées
On les dit d'automne


Elles sont tombées sur le monde
Sans crier gare
Je ne sais plus maintenant ce qui miroite ainsi dans les reflets du soir





Il ne reste dans ma main que la peau ridée de l'eau
Qui soupèse son poids d'arroyos.

Le sais-tu ? 

On dit que l'eau traverse la terre, qu'elle plante ses sources à travers l'équateur des mots, et qu'ainsi se font les voyages. Allonge toi et ferme les yeux. Voilà venir la page blanche du ciel. Elle raconte des histoires à dormir debout. Tu les liras quand le jour sera parti. 
Sur les joues fraîches de l'oreiller.
Tu les liras.
















Métronomes dilatés



Renverse la tête et regarde en haut derrière le tronc



Ses branches dessinent le ciel


Il en a oublié les années


Qui étoffent sa matière, de sève, de suc et de fibre


Le gong a sonné
Mais le temps ne compte plus ses mots,
Par deux, par trois, ou en série
Ils se sont perdus dans les
Métronomes dilatés des fissures écorces grises









En clin d'oeil à Marie Christine Grimard et à Dominique Hasselmann

mardi 20 octobre 2015

C'est l'éternité mais en accéléré



Avec tous ses moments empilés dans les recoins 
Ratés, déjantés, heureux, joyeux, baroques ou rococos
Te voilà assoupi à attendre
Sous les grappes soleil
Et le jour, et le vent et la nuit en ses douceurs sucrées 


Mais le temps s'est arrêté






Ombres




 Eblouissantes



 Elles glissent
  
Et glissent

Encore




Oisives











Dans l'éternité familière

De ses piments couleurs 




























Cristaux matin






C'est le matin, mais nocturne encore, j'ai entendu s'y lever la mer
Liquide, solide,  brume et gouttelettes devenue
Et les varechs lavent son quotidien 
Dans le tourbillon sable qui brouille le regard 











Sans cesse
toujours là avec son écume cristal
S'en est allée la mer






S'est levé alors le matin
Si froid encore aujourd'hui 
Il a perdu sa laine estive
En ses pâturages d'hiver







vendredi 9 octobre 2015

Les vases des mots







" Les mots sont des vases précieux dans lesquels des maîtres ivres ont versé le vin de l'erreur." disait Augustin
J'ai puisé dans les nuages l'eau enclose de soleil
Elle a fait perler les gouttes du monde, le long des parois regard
Et leurs mots insensés ont dérivé dans les volutes d'un été que l'on voudrait indien
Toujours, toujours, miroitant sur les pierres 
De son chemin pavé de langage
Il raconte l'histoire d'une parole qui jamais ne connait le même 
Et invente l'échange nouveau dans la marée montante des mots
C'est une conversation étrange
Baignant dans ses accents monde

Ne l'entends-tu pas...


jeudi 8 octobre 2015

Dans une bulle du temps



Je voudrais me faire vin d'épices et d'aromates, fermentant la vie de ses bulles
Tapie au fond d'une jarre, je boirais les embruns, j'enivrerais la mer, de vagues, d'écume et de vent,

A l'ombre de ses parois de lune rousse

Le temps s'était supendu.









Quand soudain j'entendis de la jarre voisine :
" Que fais-tu là chez moi ?"
C'était Diogène... je crois